En plus ça se déroule à un moment où sont en salle Chronique d'une liaison passagère d'Emmanuel Mouret et Un beau matin de Mia Hansen-Love.

  • Tom a répondu à ça.

    PetarKuzmanovic En plus ça se déroule à un moment où sont en salle Chronique d'une liaison passagère d'Emmanuel Mouret et Un beau matin de Mia Hansen-Love.

    Noms cités dans "la diversité" des films mise en avant par les intervenants d'ailleurs, ça donne une idée du recul du milieu sur sa propre production...


    Bon, j'ai enfin terminé (la vache, c'était long).

    Y a plein d'éclairages et de données intéressantes à glaner par bribes ça et là, que ce soit sur le présent (situation de l'exploitation, changements récents dans les politiques, manière de gérer l'après-covid, différence entre 1er et second confinement) ou sur le passé (les précédentes crises, et les manières dont on en est sorti). Y a aussi beaucoup d'interventions relous comme dans n'importe quelle AG.

    Au-delà de l'intervention d'Agnès Jaoui (1h38m45), ça peut valoir le coup d'aller écouter :

    • L'intervention de Charles Tesson (57m30)
    • De Marine Francen qui fait une comparaison parlante avec le cas italien (1h04)
    • Des exploitants (34m40)
    • Le duo Harari/Caracassonne (1h47) s'en sort pas mal aussi.
    • Et puis y a évidemment les petites piques sur la diversité (sur scène, tout le monde est blanc, ce qui mine de rien dit pas mal de l'entresoi un peu bourgeois du milieu).

    Mais pour une ébauche d'auto-diagnostic ou de recul sur la nature et qualité de la production, par contre, c'est quasi champ aveugle : l'argument récurrent ici consiste plutôt à mettre en avant que c'est un faux prétexte car il y a d'autres raisons concrètes expliquant la désaffection du public (ce qui est en partie vrai). Il y a des angles morts qui me semblent parlants :

    • Je pense par exemple à 1h54m10, où Caracassonne dit (à raison) que l'industrie a souvent été relancée, dans ses moments économiquement moribonds, par des renouveaux artistiques – que c'est "l'art qui sauve l'industrie". Sauf qu'il n'a pas l'air de se rendre compte que les exemples qu'il donne (néoréalisme, nouvelle vague...) sont justement des exemples où des gens ont fonctionné et proposé des choses qui allaient contre le système de leur temps. Qu'en gros ici, le cinéma français et ses moyens de financement qui perdurent depuis des décennies sont le système, le producteur et perpétuateur de normes, le milieu pépère. Dans son parallèle historique c'est l'équivalent de la qualité française qui se vivait alors comme "artistique", et que la nouvelle vague s'employait à abattre.

    • Je pense aussi à Gregory Gajos (3h23), dans une des interventions très auto-élogieuses que compte la conférence (façon "le cinéma français d'auteur est extraordinaire"), et qui cite une série de cinéastes censés témoigner d'une ultra-diversité de la production, alors qu'ils font pour la plupart des films, qui au-delà de leur qualité (ce n'est pas le sujet) sont narrativement et formellement assez voisins, tout du moins parlant un langage les rendant destiné à un même type de public. Le tout en insérant dans sa liste quelques rares noms qui ne sont pas des exemples parmi d'autres mais des ultra-exceptions (Salvadori, Kervern/Delépine, Ducournau...), et en confondant "diversité" et "quantité de films produits".

    • Il est aussi amusant et symptomatique de voir la dame qui pose timidement la question sur la réception concrète de leur combat hors du milieu (3h45mn) se faire immédiatement rabrouer par la salle (même si heureusement la réponse que le mec lui fait ensuite est bien).

    • Il y a même un intervenant (je ne retrouve plus lequel) qui fustige carrément l'appel aux "films du milieu", sans que personne ne s'en émeuve ; au moins les choses sont claires.

    Bref, je suis pas rassuré du tout en voyant tout ça. Tant mieux qu'ils soient décidés et prêts à aller au combat, et j'espère qu'ils obtiendront gain de cause, mais j'ai le sentiment qu'ils ne font que repousser un problème et une déconnexion qui ne vont aller qu'en s'aggravant avec le temps. Quand l'actuel public troisième âge qui fait une grosse partie du public du cinéma d'art et d'essai va disparaître, ça va être un carnage.

    Sinon l'après-conférence, pour l'instant, s'est surtout caractérisée par une passe d'armes entre un éditorial critique de Michel Guerrin, rédacteur en chef du Monde...

    « Les frondeurs du cinéma d’auteur ne se demandent pas si leurs films font partie du problème »

    Le cinéma d’art et d’essai décroche rudement alors que les blockbusters marchent fort observe dans sa chronique Michel Guerrin, rédacteur en chef au « Monde ».

    Alors que la rentrée culturelle est synonyme de joie et de découvertes, le mois de septembre, désormais clos, vaut désastre pour le cinéma en France. Il s’est vendu en trente jours 7,38 millions de tickets, soit le plus bas niveau de fréquentation à la même période depuis 1980. Et si on croise d’autres données, il faut remonter à plus d’un siècle pour arriver à un chiffre aussi bas.

    Ce triste record, on le sentait venir. Cela fait neuf mois que les salles ont perdu 30 % de leur public par rapport à 2019, dernière année avant le Covid-19. Plus inquiétant, l’été 2022 a totalisé moins d’entrées que l’été 2021, pourtant freiné par le passe sanitaire. L’heure est d’autant plus grave que la recette des salles constitue le socle du modèle français, si envié partout : les gros films, surtout américains, financent en partie le cinéma d’art et d’essai, essentiellement français, par le biais d’une taxe prélevée sur chaque ticket.

    Cette mutualisation est efficace et vertueuse tant que le public suit dans les gros comme les petits films. Ce n’est plus le cas. Les blockbusters marchent fort mais ils sont moins nombreux, alors que le cinéma d’auteur décroche rudement. Chacun se rassurera avec des contre-exemples mais la réalité est là.

    Offensive

    Les chiffres, c’est le seul sujet où la famille du cinéma français se retrouve. Dès qu’il est question des causes et des remèdes, les déchirures sont profondes, disons entre ceux qui voient d’abord dans le cinéma un art et ceux qui le considèrent comme une industrie. Les premiers, tout en appelant à des états généraux, se sont réunis jeudi 6 octobre à Paris pour dénoncer la « logique marchande décomplexée » de l’Etat et du Centre national du cinéma et de l’image animée. Ils s’inquiètent d’un investissement de 350 millions d’euros destiné à favoriser en France une écriture, des films, des rythmes, des images qui seraient calqués sur des standards américains – Hollywood et les plates-formes.

    La charge doit être entendue mais outre qu’elle est loin d’être unanime, il serait d’abord élégant de rappeler les centaines de millions que l’Etat a injectés dans le cinéma pendant la crise sanitaire. Et puis l’offensive serait plus crédible si elle était accompagnée d’un minimum d’autocritique et si n’étaient pas oblitérés des sujets qui fâchent.

    A la question de savoir pourquoi le public va moins voir les films d’art, les frondeurs citent l’inflation, la baisse du pouvoir d’achat, la pandémie, les plates-formes, les séries télé… Ils ne se demandent pas si leurs films font partie du problème. Ils n’interrogent pas l’évolution de la société et des usages et encore moins la qualité des œuvres, les scénarios peu aboutis, la mise en scène mal ficelée, le son médiocre… Posez ces questions, et on vous taxe de populiste ou de vendu au marché.

    Beaucoup aussi font l’autruche face aux études répétées depuis vingt ans qui montrent que le public du cinéma français vieillit fortement et meurt sans être remplacé. Ils ne se demandent pas pourquoi la majorité des 15 à 40 ans sont rétifs aux formes et récits des films français. La productrice Sylvie Pialat est une des rares à s’en inquiéter. Le ministère de la culture doit aller beaucoup plus loin pour attirer les jeunes mais il ne sera pas simple d’endiguer la vague.

    Match visuel

    Le cinéma français qualifie les plates-formes de streaming d’ennemis sans l’être vraiment, et surtout demande que ces dernières financent plus fortement la création en France. L’Etat a pourtant déjà obtenu quelques millions d’euros des plates-formes. Il faudra aller plus loin mais ce ne sera pas facile tant leur prolifération vaut rouleau compresseur. Est-ce la faute de l’Etat si le match visuel depuis la rentrée, pour les jeunes, se joue entre la série Les Anneaux de pouvoir sur Amazon Prime Video et House of the Dragon sur OCS ?

    Il est plus facile de critiquer l’Etat sur les plates-formes que les scénaristes, cinéastes, acteurs français – toujours plus nombreux – qui répondent à leurs sirènes. Cédric Klapisch, après le succès de son film En Corps (1,3 million d’entrées) tourne la série Salade grecque, pour Amazon Prime Video. Il ne voit pas le problème à partir du moment où « les plates-formes participent au financement de la création française ».

    La France n’y peut rien si la Mostra, le célèbre festival de cinéma de Venise, a programmé début septembre quatre films de Netflix, dont celui de Romain Gavras, Athena, qui triomphe sur la plate-forme. Le cinéaste, tout en rappelant que seul Netflix lui a apporté les moyens et la liberté de faire son film, en a profité pour attaquer ses camarades sur le site Tf1info.fr : « En France, on trouve que le travail de l’image, c’est vulgaire. Alors que lorsqu’on fait du cinéma, selon moi, le travail de l’image est essentiel. La forme raconte quelque chose du fond. »

    Ambiguïté

    Si le cinéma d’auteur va mal, c’est aussi parce que les gros films d’Hollywood sont moins nombreux. Soixante et onze prévus en 2023 contre 102 projetés en 2019. Et là encore le ministère de la culture n’y peut rien. Ni au fait que Disney menace de ne pas sortir dans les salles en France son blockbuster Black Panther : Wakanda Forever, prévu pour l’instant le 9 novembre, refusant d’attendre ensuite quinze mois pour pouvoir le diffuser sur sa plate-forme – une règle imposée par les diffuseurs multiples de films, des salles aux chaînes de télévision.

    C’est ainsi que pour la fin d’année, période ô combien stratégique, l’offre de gros films américains pourrait se limiter à Avatar 2, de James Cameron, qui sortira le 14 décembre, et dont le triomphe annoncé pourrait faire un bien fou aux auteurs français.

    C’est toute l’ambiguïté de notre cinéma dans ses postures. S’opposer résolument à une industrie envahissante, mondialisée, numérisée et qu’il juge standardisée mais qui le fait travailler et dont les succès l’aident à vivre. Le combat est aussi inégal que dans une superproduction américaine. Raison de plus pour s’entendre et ne pas ouvrir un front avec l’Etat.

    ... et la réponse que le collectif lui a apporté :

    Réponse du Collectif de l'Appel des États Généraux suite aux attaques et déclarations erronées de Michel Guerrin dans le Monde


    De retombée politiques, pour l'instant, pas eu de nouvelles, mais les États généraux parlaient de tout simplement s'auto-saisir, ou de commencer par aller se confronter au CNC (avant d'en passer par l'État).

    8 jours plus tard

    Info modo : une partie de la discussion a été déplacée vers La brutale chute de fréquentation des salles après-guerre, pour y parler spécifiquement de la baisse des années 50 ; pour discuter la baisse de fréquentation des années Covid, c'est ici.



    Message d'origine : En complément, voici un graphique très bien fait sur l'évolution de la fréquentation en salles françaises depuis 1945 (je ne trouve pas de page présentant ce graphique – je l'ai trouvé stocké sur le site de l'ACAP, même s'il est apparemment conçu par l'AFCAE) :

    Pour lire le détail, vous pouvez regarder l'image en haute définition (clic droit sur l'image > "Ouvrir l'image dans un nouvel onglet"), ou aller directement au PDF originel (tant que le lien est en ligne).

    On se rend compte que :

    • Il n'y a eu que deux chutes majeures : l'une, spectaculaire, dans les années 60 (quand la TV se répand dans les foyers), qui ne fut jamais récupérée ; et une autre plus modeste au début des années 80 (à l'essor de la cassette vidéo), qui fut progressivement rattrapée ensuite, possiblement grâce au multiples programme de soutiens mis en place dans ces années. Le reste du temps, la fréquentation est relativement stable.
    • La fréquentation cinéma, jusqu'ici, ne semblait pas avoir souffert ni de la carte UGC, ni du piratage, ni des smartphones et réseaux sociaux, ni de Netflix.

    Attention, les ordonnées (entrées annuelles brutes en millions, si je comprend bien) doivent être mises en relation avec l'évolution de la population française. Car sur la même période celle-ci croit énormément, ce qui peut expliquer la "stabilité" des entrées dans la deuxième partie du siècle (stabilité qui ne serait donc qu'une baisse déguisée, seulement compensée par l'augmentation du volume total de public) :


    (sources graphique population : chiffres wikipedia)


    Pour le détail des années Covid, deux petits graphiques qui permettent de se refocaliser sur la période récente. La France, pour l'instant, ne récupère donc pas ses niveaux pré-covid :


    (source)


    Alors que les USA, de leur côté, commencent à rattraper (courbe rouge) le niveau pré-covid (courbe bleu clair en pointillés) :


    (source)

    Et ce malgré les dégâts sur une industrie peu aidée sur place : la chaîne de cinéma CineWorld, la seconde au monde, a déposé le bilan à l'issue de la crise du Covid, après avoir fermé 536 salles de cinéma aux États-Unis et 127 au Royaume-Uni...

    Pas trop sûr de ce qui explique cette différence de récupération entre France et USA, même s'il est peut-être un peu tôt pour en juger.

    5 jours plus tard

    Et pendant ce temps, face à la situation de crise actuelle, le CNC (qui à ma connaissance n'a toujours pas répondu à l'appel des États généraux)... sort un spot national pour pousser les gens à retourner au cinéma.

    Un peu plus, et l'État sortait un numéro vert.

    Cette campagne va durer un mois, ce n’est pas juste un spot de pub, mais une mobilisation de tous, que l’on espère la plus large possible. Au-delà de la diffusion de spots TV et radios, et de l’affichage dans les gares, chacun est invité à partager sur ses réseaux sociaux, avec le hashtag #mabonneraison, quelle est sa bonne raison d’aller au cinéma.

    ... dixit Rima Abdul-Malak (la ministre de la culture actuelle), dans une interview qui pour le reste n'apprend pas grand chose (sinon vaguement une prise de position, sur le fait que limiter ou réduire le nombre de films sortant en salle ne fait pas partie des aspirations de l'état).

    Bref, on est pas sortis des ronces.

    Dans la catégorie "on adore tous le cinéma parce que le cinéma c'est bien" ça rappelle beaucoup les spots désespérants pour la fête du cinéma (c'est pas la même voix d'ailleurs ?)

    😶 Mon Dieu ce programme (le casting lambda des comédies françaises + Seydoux, ça vend du rêve !). C'est aussi une partie du casting des futurs Trois mousquetaires d'ailleurs (autre prod Pathé, et grosse tentative de cinéma populaire français en 2023).

    Seydoux est vraiment entrain de prendre une position-clé dans le débat et cette crise j'ai l'impression, avec ses sorties à répétitions récemment, à la fois comme celui fustigeant la qualité des films français en salle (tout en produisant les derniers Asterix...), mais aussi en poussant à une monté du prix des places, dans l'idée qu'on sauvera le cinéma en en faisant une sortie prestigieuse / de luxe. Je sais pas s'il en est encore là, et si ses propos ont un pouvoir auprès des décideurs politiques.

    Il y a un retour sur les états généraux dans l'émission Microciné avec la productrice Judith Lou Lévy. Intéressant (mais je n'ai pas vu les 4 heures de l'appel).

    • Tom a répondu à ça.

      Ha ça tombe bien, c'est justement l'une des personnes de l'interview postée en tête de topic (et dont les réponses avaient enflammé reddit...).

      J'ai regardé. L'interview éclaircit pas mal de ses positions, et il y a évidemment beaucoup de choses avec lesquelles ont peut être d'accord. Néanmoins, la question de l'image du cinéma d'auteur français est encore une fois fuie : l'intervenante s'illusionne en prétendant que le cinéma français attaqué par le public est uniquement celui des grosses comédies commerciales. Le cinéma d'art et d'essai est autant (sinon plus) conspué, et pas uniquement par méconnaissance de son existence.

      Elle touche cependant très juste sur deux choses :

      • Pour une grande partie du public, ces deux cinémas sont mêlés (supposés le fruit des mêmes sociétés de prods : les gens ne l'expriment pas littéralement ainsi, mais j'ai souvent vu reproché aux états généraux la qualité des comédies françaises). Peut-être que cette confusion vient de la circulation d'acteurs de l'un à l'autre ? (Cotillard chez les Dardenne, quand bien même ils sont belges, est par exemple un exemple qu'on m'a déjà sorti).

      • L'info ne circule pas depuis qu'est arrivé internet. L'existence de films du cinéma d'art et d'essai n'atteint jamais autre chose que ses publics spécialisés. Il suffit de voir l'image que les gens ont de Cannes, résumé à ses stars et tapis rouges sans aucune idée des films présentés.

      Je ne connais que très mal l'économie du CNC, mais hors le système d'entre-aide du cinéma français qui marche en salle à l'égard de plus petites productions, il me semble qu'une bonne part des finances du CNC est aussi réservées au cinéma international indépendant, non ? En gros Astérix aide à financer aussi bien le petit film français que le premier film paraguayen. Et si ceci n'est pas faux, je trouve que cette entre-aide est trop peu mise en avant.

      Certes, le film d'auteurs de bobo parisiens est autant critiqué par "certains" que le deuxième volet d'une comédie bien nulle ou que le film pour enfant bien léché, pas exigent et un peu réac (on entend peu que la critique porte aussi sur cette diversité-là), mais tous ces films qui marchent en salle, participent à une économie qui assure à des projets plus confidentiels et non seulement français d'exister.

      • Tom a répondu à ça.

        Sinon trois autres articles publiés à l'occasion des états généraux, qui peuvent apporter un éclairage intéressant :


        Le premier, d'Élias Hérody pour Débordements, qui retrace ce que furent les États généraux du cinéma en 1968 . On y apprend plein de choses, notamment la radicalité des propositions :

        L’atmosphère révolutionnaire redistribue les cartes et le cinéma français parle d’autonomie, de décentralisation et de gratuité des salles de cinéma. (...) Les insurgés contestent le vedettariat, le parisianisme des films, les structures capitalistes du cinéma et les inégalités qu’elles sous-tendent. L’un des slogans phares de l’événement : « À compter de ce jour, il n’est plus de cinéastes célèbres. »

        Mais l'auteur, qui s'en enthousiasme, n'a pas l'air de s'interroger sur les leçons à tirer du fait que ces propositions ultra-idéalistes, de même que l'organisation révolutionnaire de l'évènement se faisant en dehors des institutions, n'ont eu une aucune suite concrète...


        Le second, témoignage du réalisateur Thierry Lorenzi pour Chaos Reigns, apporte le point de vue des réals de cinéma de genre sur le système de production français. Je suis pas franchement convaincu par le court-métrage que j'ai vu de Lorenzi (qui confirme un peu tous les problèmes qu'on peut associer aux tentatives de genre français), mais son retour reste précieux en tant qu'expérience extérieure au type de cinéma que le CNC favorise. Quelques extraits :

        Il y a plus d’une dizaine d’années, je me souviens d’avoir écrit une lettre de trois pages adressée au CNC et sa présidente de l’époque, Madame Véronique Cayla. (...) je les avertissais des conséquences de leur ligne éditoriale idéologique qui règne dans l’industrie du cinéma français, soit la désaffection progressive du public. (...)

        Je ne compte pas le nombre de retours qui m’ont été adressés par les différents comités de lecture qu’un auteur rencontre pour trouver les financements de son film. (...) Dernièrement, j’ai même eu droit à un abscons « trop commercial », alors même que le cinéma français souffre de la désertification des salles. (...)

        Je pourrais également vous parler (...) de cet autre responsable court-métrage d’une grande chaine de télévision qui m’avait conseillé, alors que je n’étais qu’un tout jeune réalisateur, à aller me faire voir aux Etats-Unis tant mon cinéma n’était pas « français ». (...)

        Cela a conduit à une idéologie globale du cinéma français qui voyait d’un côté, une production nationale dominée par la comédie ; et, de l’autre, une industrialisation du cinéma dit « d’art et essai » ultra codé, lui aussi. Une idéologie responsable d’une multitude de productions, où l’on peut deviner les choix opérés lors d’une réécriture éprouvante afin de satisfaire les désiderata des différents investisseurs potentiels. Cela conduit à une création bien trop normée et sage, basée sur des poncifs éculés et qui finit par être dérisoire à force de compromis (...)

        En fin de compte, tout réalisateur et scénariste désireux de rompre avec les codes scénaristiques dominants se voit systématiquement échouer à l’étape de la recherche de financement. Un « dogme qui ne dit pas son nom » devenu tellement boursouflé de normes que les producteurs en viennent carrément à demander à leur scénariste et réalisateur – alors soupçonnés de mauvaises intentions – de changer tel ou tel mot de peur de heurter le lecteur. (...)


        Le dernier, fraichement publié dans Le Monde, est la tribune de Thomas Paris, économiste du CNRS spécialisé dans les industries de la création, sur la question du nombre de films en salles :

        « La question du nombre de films est fallacieuse. L’abondance d’œuvres est une nécessité »

        Afin de réaffirmer la vitalité et la diversité du cinéma français, perturbé par l’irruption des plates-formes de vidéo à la demande, il faut réinsuffler une dynamique entrepreneuriale de création, plaide l’économiste Thomas Paris. Deux petites musiques se font de nouveau entendre dans le cinéma français : celle du surplus de films et l’appel à la convocation d’Etats généraux.

        Abondance de films nuit-elle ? Cette question récurrente exige de s’accorder sur l’aune à laquelle estimer une éventuelle surproduction. Celle du nombre d’œuvres trouvant leur public ou recoupant leur budget est fallacieuse, car elle néglige le fait que l’abondance est une nécessité pour tout système qui entend promouvoir la créativité, la diversité ou le renouvellement et qui croit en la libre concurrence des talents. Une approche « rationalisée » est possible : une forme de fonctionnariat de la création, octroyant à des individus ou à des entreprises l’exclusivité de la production des œuvres.

        Il n’y a pas de troisième voie, car l’utopie d’un monde dans lequel quiconque souhaiterait vivre de son art puisse le faire se heurte à la limitation des ressources. Face à elle, les deux petites musiques évoquées consistent à demander respectivement l’augmentation de ces ressources et une restriction du nombre de leurs bénéficiaires : la première solution ne fait que repousser le problème, la seconde débouche sur une question indécidable : qui doit arrêter de produire des films ? L’une et l’autre ne sont pas totalement débarrassées du « modèle du fonctionnariat ».

        Le risque de la lassitude

        Pour aborder ces questions sereinement, il faut rappeler que si les pouvoirs publics injectent peu d’argent public dans le cinéma, ils agissent comme Robin des bois, en prenant l’argent aux chaînes de télévision, aux films américains et aux plates-formes de vidéo à la demande (SVOD) pour le redonner à la création, dans un système dont la vertu générale n’est plus à prouver. Ensuite, il est essentiel de sortir d’une vision manichéenne de la politique culturelle qui opposerait les approches mercantiles à celles de l’exception culturelle, concept paré de toutes les vertus, mais on ne peut plus vague et donc prétexte à tous les conservatismes et aux défenses de rentes de situation. Le cinéma français se retrouvera aisément autour d’enjeux comme la vitalité, la créativité, le renouvellement et la diversité, auxquels il est sain d’ajouter que la création de toute œuvre doit s’accompagner d’un effort important pour trouver son public, quelle que soit sa taille. Ce n’est pas une vision mercantile que de comprendre que la culture implique un travail de promotion des œuvres, plus encore quand elles se veulent avant-gardistes.

        Cela conduit à mettre en avant une aune plus pertinente pour évaluer la surproduction, celle des capacités d’un système à prendre en compte les œuvres produites. Si l’abondance est structurelle, elle devient pernicieuse lorsqu’elle est rebutante pour le public, qui ne sait plus s’y retrouver et finit par s’en détourner ; ou lorsqu’elle ne peut plus être présentée, par exemple quand les libraires n’ont plus le temps de lire les nouveautés ou quand les salles n’ont plus l’espace pour programmer les nouveaux films. Produire des œuvres qui ne rencontreront pas leur public est la loi du genre. En produire qui n’auront aucune possibilité de le faire ouvre sur un cercle vicieux. Car cette surabondance se traduit par une accélération de leur circulation, plus favorable aux œuvres immédiatement familières qu’à celles qui ont besoin de temps et d’accompagnement pour trouver leur public, et susceptible d’entraîner à terme une lassitude face à l’absence de renouvellement.

        Par ailleurs, à l’heure où la prise en compte des émissions de carbone et des limites planétaires se pose de manière critique, faire abstraction du nombre d’œuvres produites revient à négliger l’essentiel de ces enjeux. Les tournages auront beau être plus responsables, s’il y en a toujours autant, voire plus, qu’en sera-t-il du bilan global ? A trop produire, on produit en outre des œuvres qui s’inscrivent dans un flux continu, limitant de facto leur durée de vie, des œuvres de consommation immédiate. Jetables. A l’obsolescence programmée.

        Limitation de la visibilité

        Cette surabondance chronique est aussi à mettre en regard avec le basculement vers une économie de l’accès, celle qu’amènent Netflix et ses consorts, et qui se traduit par un appel d’air considérable : pour conquérir des abonnés, les plates-formes de la SVOD se rendent attrayantes grâce à une offre riche et renouvelée. Cet appel d’air est un miroir aux alouettes, puisque l’infinitude de l’espace qu’elles proposent s’accompagne d’une limitation de la visibilité : exister au fin fond du catalogue de Netflix ou ne pas exister revient au même. De plus, on peut anticiper qu’à la période faste de conquête d’abonnés succédera une période de consolidation, entraînant une fermeture des robinets du financement. Il n’est d’ailleurs pas impossible que ces plates-formes se montrent bonnes élèves face aux enjeux écologiques en réduisant leurs investissements au nom de la sobriété. Le recentrage qui en résulterait ne profitera qu’aux acteurs suffisamment gros ou à la production suffisamment distinctive.

        Cette surabondance pernicieuse est inscrite dans le soutien au cinéma français, à commencer par la rémunération des producteurs, qui entre dans le budget des films et dépend du nombre de films produits et non du nombre de spectateurs. Si ce système a longtemps été vertueux, sa plongée de facto dans le contexte global des plates-formes oblige à le repenser si nous voulons réaffirmer la vitalité et la diversité de notre cinématographie. La question du nombre de films ne doit alors pas se poser dans une approche administrée, mais dans une perspective qui renoue avec les fondamentaux d’une économie de la création canonique, dans laquelle des individus qui croient en des propositions artistiques engagent leur responsabilité pour les partager. La question du surplus de films est un symptôme. Le meilleur moyen de le traiter est de parvenir à combiner une intervention publique garante de la diversité et de la vitalité avec une dynamique de création qui est structurellement entrepreneuriale et concurrentielle.

        Dans l'idée, je le rejoins au sens où j'ai toujours eu l'impression que pour que le système du CNC soit bénéfique et sain, il lui faut une alternative (c'est-à-dire un studio ou une boîte de prod forte, qui puisse fonctionner sans lui). Mais j'avoue ne pas trop comprendre le sens de sa proposition finale (subventionner les producteurs selon les entrées, n'est-ce pas de facto finir par subventionner un cinéma mainstream normé ?). Tout ça est un peu flou.

        Benjamin Je ne connais que très mal l'économie du CNC, mais hors le système d'entre-aide du cinéma français qui marche en salle à l'égard de plus petites productions, il me semble qu'une bonne part des finances du CNC est aussi réservées au cinéma international indépendant, non ?

        Oui, les aides à l'international. Pour moi c'est d'ailleurs leur plus beau palmarès : des films comme As Bestas, The Lunchbox, Cold war, ou Heureux comme Lazzaro en ont bénéficié (voici une liste des films aidés sur les dix dernières années, même si je crois que c'est qu'une aide parmi d'autres, comme celles aidant les sociétés de prod ou la promotion à l'étranger).

        mais tous ces films qui marchent en salle, participent à une économie qui assure à des projets plus confidentiels et non seulement français d'exister.

        Mais là-dessus je crois que tout le monde est d'accord. Le problème c'est que cet argument, sur lequel s'appuie tout le milieu et qu'il répète constamment, cache quand même une rhétorique profondément violente : "continuez à aller voir vos films populaires de merde en salle pour qu'on puisse financer nos petits films art-et-d'essai à 50 000 spectateurs qu'on regarde entre nous". C'est terrible, quand on y pense : un système bicéphale qui n'a strictement rien à gagner à ce que le cinéma populaire soit de qualité, qui s'est quasiment construit sur la violence industrielle de celui-ci, et qui a besoin que les masses continuent à y aller pour perpétuer le financement d'un cinéma d'auteur fièrement hermétique (narrativement, formellement, sociologiquement) à ces même masses.

        Et ça je pense que les gens, confusément, le ressentent. Surtout quand la place hors Paris (c'est-à-dire pour qui n'a pas de carte) est à 12€, et que la sortie familiale pour aller voir une comédie de merde va rapidement monter à plus de 50€.

          Tom Oui formulé comme ça, c'est violent 🙂 C'est affaire de promotion et de publicité alors, en tout cas c'est un des problèmes soulevés, surtout après la campagne "chacun a ses raisons pour aller au cinéma" (que c'est nul comme formulation).

          6 mois plus tard

          Sans lien direct, mais dans la suite des inquiétudes du milieu face à une industrie en mutation, une tribune de cinéastes français pour protéger leur statut d’auteurs est parue aujourd'hui dans Libé :

          « Une forme de censure qui altère tout processus de création » : les cinéastes dénoncent des entorses au droit d’auteur

          Cette déclaration est à l’initiative des cinéastes de l’ARP (Société civile des auteurs réalisateurs et producteurs) et de la SRF (Société des réalisatrices et réalisateurs de films).

          Nous, cinéastes, œuvrons au croisement «d’un art et par ailleurs d’une industrie» (André Malraux).

          Nous portons la dimension artistique de cette industrie. Et c’est parce que les auteurs et les cinéastes sont libres que notre industrie est vivace.

          Aujourd’hui, la diversité et la vitalité de notre secteur sont de plus en plus affaiblies par certaines pratiques qui contreviennent aux principes fondamentaux du droit d’auteur et à la liberté de création : scénarios modifiés, collaborateurs artistiques et castings imposés, films modifiés au montage par les diffuseurs, choix de musique prescrits, mutation de la fonction du réalisateur de créateur à exécutant, etc.

          Ces pratiques, visant à contourner l’esprit initial de l’œuvre – donc implicitement de l’œuvre achevée – en invoquant des raisons commerciales, représentent immanquablement une forme de censure qui altère tout processus de création. Elles remettent en question la liberté d’expérimentation et aboutissent à invisibiliser l’auteur, en se rapprochant dangereusement de la notion de copyright qui prévaut sur le marché américain.

          Ces pratiques n’ont leur place ni dans notre cinéma, ni dans l’audiovisuel où l’on constate déjà depuis longtemps cette même tendance.

          Il est donc absolument essentiel de protéger notre statut d’auteurs et de réaffirmer notre droit moral, en rappelant que :

          Les éléments suivants doivent être décidés d’un commun accord entre l’auteur et le producteur, dont la collaboration et le rapport de confiance sont au cœur de notre création. Ne peuvent en aucun cas faire l’objet d’addition, de suppression ou de changement sans l’accord, explicitement exprimé, du cinéaste :

          • la version finale du scénario ;

          • le titre du film ;

          • la version finale du montage du film ;

          • ce qui inclut les génériques de début et de fin du film.

          Le nom de l’auteur doit obligatoirement apparaître :

          • au générique du film ;

          • sur tout support promotionnel physique ou numérique ;

          • sur tout canal de diffusion et support d’exploitation, sur la page de présentation du film le cas échéant (chaînes télévisées, plateformes en ligne de vidéo à la demande à l’acte ou par abonnement…).

          Tout manquement aux points énoncés ci-dessus et/ou toute pression exercée pourraient être considérés comme une volonté de subordination, ce qui ouvrirait la voie d’une requalification du contrat de cession de droits en contrat de travail. Ceci pourrait impliquer la perte des droits d’exploitation de l’œuvre.

          A la demande du cinéaste, toute infraction relative à ces points, de l’écriture au montage final, doit pouvoir être relevée et sanctionnée.

          Par cette déclaration commune, nous nous engageons à n’accepter aucune dérogation à ces principes, et à ne signer aucun contrat ou accord qui y serait contraire.

          Nous appelons tous les partenaires de notre exception culturelle à s’y engager également.

          Les premiers signataires : Kev Adams, Jacques Audiard, Lucas Belvaux, Houda Benyamina, Thomas Bidegain, Bertrand Bonello, Lucie Borleteau, Rachid Bouchareb, Guillaume Brac, Stéphane Brizé, Thomas Cailley, Vincent Maël Cardona, Etienne Chatiliez, Romain Cogitore, Isabel Coixet, Costa-Gavras, Jean-Pierre et Luc Dardenne, Louis-Do de Lencquesaing, Thierry de Peretti, Claire Denis, Stéphanie di Giusto, Cyril Dion, Maïmouna Doucouré, Albert Dupontel, Pascal Elbé, Philippe Faucon, Pascale Ferran, David Foenkinos, Nicole Garcia, Yann Gonzalez, Rachid Hami, Michel Hazanavicius, Jeanne Herry, Hafsia Herzi, Christophe Honoré, Pierre Jolivet, Gérard Jugnot, Gustave Kervern, Cédric Klapisch, Eric Lartigau, Sébastien Laudenbach, Philippe Le Guay, Michel Leclerc, Pascal Legitimus, Xavier Legrand, Claude Lelouch, Philippe Lioret, Aïssa Maïga, Eric Métayer, Radu Mihaileanu, Dominik Moll, Olivier Nakache, Just Philippot, Katell Quillévéré, Lola Quivoron, Axelle Ropert, Brigitte Roüan, Thomas Salvador, Pierre Salvadori, Léonor Serraille, Coline Serreau, Claire Simon, Samuel Theis, Eric Toledano, Joachim Trier, Fernando Trueba, Caroline Vignal, Alice Winocour.


          Cette déclaration commune ne désigne pas concrètement de responsables, mais les plateformes semblent être en ligne de mire, comme en témoigne l'article de Libé associé (et ses témoignages) :

          Selon les signataires, le ver est entré dans le fruit avec l’essor des contrats proposés par les plateformes de streaming, laissant les clauses interventionnistes déteindre sur les partenaires français. (...) Un cinéaste et scénariste parmi les instigateurs de la charte clarifie : « (...) J’ai moi-même écrit et réalisé un film développé pour le cinéma avec un producteur indépendant français, qui en bout de course, s’est financé dans les termes d’une création originale de plateforme. » Il écope d’un contrat venu de L.A. prévoyant « d’ajouter ou retirer des intrigues, des scènes du montage, des personnages ». Puis des demandes du diffuseur de rétrécir une scène « qui ne fait pas avancer l’action », jusqu’à vouloir la couper. Un « screen test » de plusieurs centaines de spectateurs, nombreux à citer cette scène comme leur préférée, change la donne (...).

          Pierre Salvadori (membre de la SRF) voudrait ainsi mettre en place une sorte de "pacte de création", de charte signée en amont du film (un "principe d'engagement" dit-il), qui permettrait de prévenir clairement les ambiguïtés venant du mix entre financements étrangers (et leurs pratiques), et loi française (qui est plutôt du côté de l'auteur).

          Mais les plateformes ne sont pas les seules visées par ce qui est vu comme une dérive générale (cela dit difficilement quantifiable), comme en témoignent d'autres passages de l'article :

          « Certains distributeurs conditionnent leur regard sur les montages de nos films à la sélection en festival : si ton film est pris à Cannes, on valide ton montage, sinon, on te demande de couper une demi-heure. »

          Des signataires évoquent plutôt une chaîne d’influences diffuses « où commissions, producteurs, distributeurs veulent limiter la prise de risques » : chemin de contraintes bien connu, où il s’agit moins d’attaquer frontalement la volonté de l’auteur que de la refaçonner subrepticement à chaque étage. Traitements devenus « impossibles à proposer » comme le noir et blanc – « seuls Audiard ou Ozon ont pu se le permettre » –, ou la chronique, « qu’il faut déguiser en l’habillant d’enjeux pour vendre un projet, ce qui vient sûrement des habitudes de la série ».

          « Ce qui me fait très peur, c’est que puise s’installer insidieusement chez les jeunes auteurs cette idée qu’on n’est pas si libre que ça. A leur âge, c’était inconcevable pour nous de céder sur le final cut ! »


          La Quinzaine des cinéastes à Cannes, qui s'ouvre cette semaine, devrait être l'occasion de voir le sujet débattu.

          4 mois plus tard

          Je rajoute au pot commun de ce topic, des mois après l'intervention de Justine Triet à Cannes, le rapport de la court des comptes sur le CNC, qui va dans le sens des inquiétudes du milieu sur la tendance à juger les films sur leur rentabilité immédiate :

          « Si on cherche à faire dire à la Cour des comptes qu’elle préconise qu’il y ait moins de films français, ce n’est pas ce qu’elle dit. Elle constate en revanche qu’il y en a beaucoup et qu’il y en a pas mal qui ne rencontrent pas leur public. Cela mérite quand même une réflexion. » (Moscovici)

          Un article du Monde qui résume le contenu :

          La Cour des comptes prône une simplification des aides du CNC au financement du cinéma