J'en profite de l'annonce de la sélection demain (la vache, ça veut dire que ce forum a un an...) pour partager cet article de Libé sur le chaos pré-annonce de la sélection, pour le cinéma français :

https://www.liberation.fr/culture/festival-de-cannes-la-selection-officielle-comment-ca-marche-20230412_63LFUY3FGND55DP6S4E6DV2ONY/

«Je préfère t’écrire. Ça ne sera pas la compétition. Tu en seras déçue. Nous faisons d’autres choix. Nous nous parlerons, si tu le souhaites, une fois la déception passée. Que je suis désolé de t’infliger. Thierry.» (...) Si tout est à peu près calé pour les films étrangers, c’est bien différent pour la cinquantaine de films français qui, à moins de vingt-quatre heures de l’annonce, attendent de savoir à quelle sauce ils vont être mangés. (...)

Ainsi va la marche pré-cannoise, épreuve du feu pour certains, «cirque» d’épuisante «courtisanerie» pour d’autres qui ne prétendent pas avoir le luxe d’y échapper. Sur la crainte de se brouiller avec Thierry Frémaux, que plusieurs interlocuteurs supposent à tort ou à raison «rancunier», les refus polis de cinéastes contactés en disent long. (...)

Début avril, quarante films français restent à visionner, c’est quatre à cinq films par jour dès le petit-déjeuner, par lien, DVD, ou projection dans la salle des bureaux du Festival, et maintes réunions pour établir des listes qu’on espère stables jusqu’au lendemain. Pas de choix définitif avant que la totalité des films français n’ait été vue : ainsi, un film visionné deux jours avant l’annonce de la sélection tel Personal shopper d’Olivier Assayas en 2016 n’a pas moins de chance d’être en compétition – il y sera en 2016. (...) Entre 20 heures et minuit, les équipes françaises encore dans la course reçoivent refus et invitation en sélection officielle. (...)

Aux aurores, tout s’accélère. Il reste peu de temps pour vanter les mérites d’une deuxième version du film raccourci, purgé des défauts d’une supposée «version de travail». Et surtout de s’en remettre aux chances d’être malgré tout vu dans le plus grand festival du monde via les sélections parallèles, la Quinzaine des cinéastes (...) et la Semaine de la critique. Délégué général de 2012 à 2018, Edouard Waintrop se souvient : «Dès que Thierry annonce sa sélection, on se lance dans une exégèse méthodique des absents, on se jette sur les films qu’il a mis de côté. Personne ne refuse d’être en compétition officielle. En revanche, avant l’annonce, on se bat pour obtenir des films dont les producteurs croient savoir qu’ils peuvent escompter être dans la catégorie Un certain regard…»

L'article est plus un condensé amusé de bruits de couloirs qu'il ne donne de vraies infos, mais y a ce petit jeu de deviner quels films anonymisés sont évoqués (notamment une "production française éconduite à la surprise générale en 2016, malgré un casting glamour en diable", qui aurait organisé toute une fête avec l'équipe la veille au soir pour fêter la sélection, avant d'apprendre que non).

Il me permet aussi de comprendre le sens de "Cannes première", sélection crée en 2021 à laquelle je pigeais rien :

Créée sur mesure pour absorber un surplus de films français accumulé pendant le Covid – et montrer «des petites formes» dixit Frémaux. (...) Une attachée de presse : «On avait le sentiment d’être délaissés en n’étant pas en compét, et j’ai vu des producteurs protester sévèrement de n’être qu’à Cannes Première. Mais depuis ces succès [L'Innocent, La Nuit du 12], certains se ravisent et se demandent s’il n’y a pas quelques bénéfices à échapper aux coups de la compétition, tout en étant formidablement vus, en général à une bonne heure.» Et la partie d’échecs de se complexifier encore par ces ramifications qui accroissent de fait le domaine de Thierry Frémaux, asséchant sans doute les sélections parallèles non officielles.

Sinon, anecdotique mais pas surprenant : "La Quinzaine des réalisateurs" change cette année de nom pour devenir "La Quinzaine des cinéastes".

un mois plus tard

Ça ouvre mardi, et au cas où des internautes égarés veuillent en parler ici, voici la sélection complète (oui, ça fait beaucoup de films) !

Les films suivis d'une * concourent pour la caméra d'or.



SÉLECTION OFFICIELLE


COMPÉTITION

Club Zero de Jessica Hausner
The Zone of Interest de Jonathan Glazer
Les Feuilles mortes (Kuolleet lehdet) de Aki Kaurismäki
Les Filles d'Olfa de Kaouther Ben Hania
Asteroid City de Wes Anderson
Anatomie d'une chute de Justine Triet
Monster (怪物) de Hirokazu Kore-eda
Vers un avenir radieux (Il sol dell'avvenire) de Nanni Moretti
La Chimère (La chimera) de Alice Rohrwacher
Les Herbes sèches (Kuru Otlar Üstüne) de Nuri Bilge Ceylan
L'Été dernier de Catherine Breillat
La Passion de Dodin Bouffant de Trần Anh Hùng
L'Enlèvement (Rapito) de Marco Bellocchio
May December de Todd Haynes
Firebrand de Karim Aïnouz
The Old Oak de Ken Loach
Banel et Adama de Ramata-Toulaye Sy *
Perfect Days de Wim Wenders
Jeunesse (青春) de Wang Bing
Black Flies de Jean-Stéphane Sauvaire
Le Retour de Catherine Corsini

Le jury des 21 films concourant pour la palme :



Ruben Östlund (président du jury) - Julia Ducournau - Paul Dano
Brie Larson - Rungano Nyoni - Denis Ménochet
Maryam Touzani - Atiq Rahimi - Damián Szifron


UN CERTAIN REGARD

Le Règne animal de Thomas Cailley (Film d’ouverture)
Simple comme Sylvain de Monia Chokri *
Les Meutes de Kamal Lazraq *
Rien à perdre de Delphine Deloget *
Hwaran de Kim Chang-hoon *
Terrestrial Verses (آیه‌های زمینی) de Ali Asgari et Alireza Khatami
If Only I Could Hibernate de Zoljargal Purevdash
The New Boy de Warwick Thornton
Los delinctuentes de Rodrigo Moreno
How to Have Sex de Molly Manning Walker *
Goodbye Julia de Mohamed Kordofani *
La fleur de Buriti (Crowra) de João Salaviza et Renée Nader Messorai
Los colonos de Felipe Galvez *
Augure de Baloji Tshiani *
The Breaking Ice de Anthony Chen
Rosalie de Stéphanie Di Giusto
Only The River Flows de Wei Shujun
Salem de Jean-Bernard Marlin
Une nuit de Alex Lutz (Film de clôture)

Jury "Un certain regard" : John C. Reilly (président) - Alice Winocour - Davy Chou - Paula Beer - Émilie Dequenne


HORS COMPÉTITION

Jeanne du Barry de Maïwenn (film d’ouverture)
Indiana Jones et le Cadran de la destinée (Indiana Jones and the Dial of Destiny) de James Mangold
Killers of the Flower Moon de Martin Scorsese
The Idol de Sam Levinson (série)
Dans la toile (Geomijib, 거미집) de Kim Jee-woon
L'Abbé Pierre - Une vie de combats de Frédéric Tellier
Élémentaire (Elemental) de Peter Sohn (film de clôture)


SÉANCES DE MINUIT

Omar la Fraise de Elias Belkeddar *
Kennedy de Anurag Kashyap
Acide de Just Philippot
Hypnotic de Robert Rodriguez
Project Silence de Kim Tae-gon


CANNES PREMIÈRE

Le Temps d'aimer de Katell Quillévéré
Cerrar los ojos de Víctor Erice
Bonnard, Pierre et Marthe de Martin Provost
Kubi de Takeshi Kitano
Perdidos en la noche de Amat Escalante
L'Amour et les Forêts de Valérie Donzelli
Eureka de Lisandro Alonso


SÉANCES SPÉCIALES

Portraits fantômes (Retratos Fantasmas) de Kleber Mendonça Filho
Le Bruit du temps, Anselm Kiefer de Wim Wenders
Occupied City de Steve McQueen
Man in Black de Wang Bing
Little Girl Blue de Mona Achache
Bread and Roses de Sahra Mani
Le Théorème de Marguerite de Anna Novion
As Filhas do fogo de Pedro Costa (court-métrage)
Strange Way of Life de Pedro Almodovar (court-métrage)


CINÉFONDATION

Daroone Poust de Shafagh Abosaba, Maryam Mahdiye
Killing Boris Johnson de Musa Alderson-Clarke
Nehemich de Yudhajit Basu
Imogene de Katie Blair
Al Toraa' de Jad Chahine
A Bright Sunny Day de Yupeng He
Hole de Hwang Hyein
La Voix des autres de Fatima Kaci
Electra de Daria Kashcheeva
Trenc d'alba' de Anna Llargués
Norvegian Offspring de Marlene Emilie Lyngstad
Osmý den de Petr Pylypčuk
The Lee Families de Seo Jeong-mi
Solos de Pedro Vargas
Ayyar de Zineb Wakrim
Uhrmenschen de Yu Hao


COURTS-MÉTRAGES

La Perra de Carla Melo Gampert
As It Was de Anastasia Solonevych, Damian Kocur
Tits de Eivind Landsvik
27 de Flóra Anna Buda
(En compétition pour la Queer Palm) de
Le Sexe de ma mère de Francis Canitrot
Aunque es de Noche de Guillermo García López
Basri & Salma in a Never-ending Comedy de Khozy Rizal
Poof de Margaret Miller
Nada de Todo Esto de Patricio Martínez, Francisco Canton
Wild Summon de Karni Arieli, Saul Freed
Fár de Gunnur Martinsdóttir Schlüter

Jury Cinéfondation et Courts-métrages : Ildikó Enyedi (présidente) - Ana Lily Amirpou - Shlomi Elkabetz - Charlotte Le Bon - Karidja Touré


CANNES CLASSICS - FICTIONS

L'Amour fou de Jacques Rivette (1969)
Bonjour, c'est moi (Barev, yes em) de Frounze Dovlatyan (1966)
Caligula - The Ultimate Cut de Tinto Brass (1979)
Ces messieurs de la Santé de Pierre Colombier (1934)
Classe tous risques de Claude Sautet (1960)
Es de Ulrich Schamoni (1966)
El esqueleto de la señora Morales de Rogelio A. González (1960)
Le Disque rouge (Il ferroviere) de Pietro Germi (1956)
L'Homme au coin rose (Hombre de la esquina rosada) de René Mugica (1962)
The Chosen One (Ishanou) de Aribam Syam Sharma (1990)
Le Mépris de Jean-Luc Godard (1963)
Pays d'octobre (Mississippi Blues) de Bertrand Tavernier, Robert Parrish (1983)
Les Sœurs Munakata (Munakata kyōdai) de Yasujirō Ozu (1950)
Récit d'un propriétaire (Nagaya shinshiroku) de Yasujirō Ozu (1947)
Le Rendez-vous des quais de Paul Carpita (1955)
Le Retour à la raison de Man Ray (1923)
Le Village près du ciel (Sie fanden eine Heimat) de Leopold Lindtberg (1953)
La Maison du docteur Edwardes (Spellbound) de Alfred Hitchcock (1945)
La Dame de Constantinople (Sziget a szárazföldön) de Judit Elek (1969)


CANNES CLASSICS - DOCUMENTAIRES

100 ans de Warner Bros. (100 Years of Warner Bros.) de Leslie Iwerks
Anita de Svetlana Zill, Alexis Bloom
Chambre 999 de Lubna Playoust
Film annonce du film qui n’existera jamais : « Drôles de Guerres » de Jean-Luc Godard (dernier film)
Godard par Godard13 de Florence Platarets
Liv Ullmann - A Road Less Traveled de Dheeraj Akolkar
Michael Douglas, le fils prodige de Amine Mestari
Nelson Pereira dos Santos – une vie de cinéma (Nelson Pereira dos Santos – Vida de Cinema) de Aida Marques, Ivelise Ferreira
La Saga Rassam-Berri, le cinéma dans les veines de Michel Denisot, Florent Maillet
Viva Varda ! de Pierre-Henri Gibert


CINÉMA DE LA PLAGE

Alberto Express de Arthur Joffé (1990)
La Balade sauvage (Badlands) de Terrence Malick (1973)
Carmen de Carlos Saura (1983)
L'Été en pente douce de Gérard Krawczyk (1987)
L'Été meurtrier de Jean Becker (1983)
Flo de Géraldine Danon (2023)
Mars Express de Jérémie Périn (2023)
La Fureur du dragon (Meng long guo jiang) de Bruce Lee (1973)
Robot Dreams de Pablo Berger (2023)
Sarafina ! de Darrell Roodt (1992)
Le Sens de la fête de Éric Toledano & Olivier Nakache (2017)
Thelma et Louise de Ridley Scott (1991)
Underground de Emir Kusturica (1995)



QUINZAINE DES CINÉASTES


LONGS-MÉTRAGES

Le Procès Goldman de Cédric Kahn
Agra de Kanu Behl
L'autre Laurens de Claude Schmitz
Inside the Yellow Cocoon Shell (Bên trong vỏ kén vàng) de Thien Am Pham *
Merle Merle Mure (Blackbird Blackbird Blackberry) de Elene Naveriani
La Grâce (Blazh) de Ilya Povolotsky *
Conann de Bertrand Mandico
Creatura de Elena Martín Gimeno
Déserts de Faouzi Bensaïdi
In Flames de Zarrar Kahn *
Légua de Filipa Reis, João Miller Guerra
Le Livre des solutions de Michel Gondry
Mambar Pierrette de Rosine Mbakam
Conte de feu (Riddle of Fire) de Weston Razooli *
The Feeling that the Time for Doing Something has Passed de Joanna Arnow *
The Sweet East de Sean Price Williams
Un Prince de Pierre Creton
A Song Sung Blue (Xiao Bai Chuan) de Zihan Geng *
In Our Day (Woo-ri-ui-ha-ru) de Hong Sang-soo (Film de clôture)


SÉANCE SPÉCIALE

Val Abraham (Vale Abraão) de Manoel de Oliveira


COURTS-MÉTRAGES

La Maison brûle, autant se réchauffer (Axxam Yaṛɣa, Maqaṛ Ansaḥmu) de Mouloud Aït Liotna
Dans la tête un orage de Clément Pérot
L'anniversaire d'Enrico (Il compleanno di Enrico) de Francesco Sossai
J'ai vu le visage du Diable de Julia Kowalski
Lemon Tree de Rachel Walden
Margarethe 89 de Lucas Malbrun
Mast-Del de Maryam Tafakory
Oyu de Atsushi Hirai
The Red Sea Makes Me Wanna Cry de Faris Alrjoob
Talking to the River (Xia Ri Fu Ben) de Yue Pan



SEMAINE DE LA CRITIQUE


LONGS-MÉTRAGES

Il pleut dans la maison de Paloma Sermon-Daï *
Inchallah un fils (Inshallah Walad) de Amjad Al Rasheed *
Sleep (Jam) de Jason Yu *
Power Alley (Levante) de Lillah Halla *
Lost Country de Vladimir Perišić
Le Ravissement de Iris Kaltenbäck *
Tiger Stripes de Amanda Nell Eu *


COURTS-MÉTRAGES

Arkhé de Armando Navarro
Boléro de Nans Laborde-Jourdàa
Contadores de Irati Gorostidi Agirretxe
Corps Scintillants (Corpos Cintilantes) de Inês Teixeira
I Promise you Paradise de Morad Mostafa
Le Crocodile (Krokodyl) de Dawid Bodzak
La Saison pourpre de Clémence Bouchereau
The Real Truth About the Fight (Prava istina priče o šori) de Andrea Slaviček
Via Dolorosa de Rachel Gutgarts
Walking With Her Into the Night de Hui Shu

Jury "Semaine de la critique" (longs et courts) : Audrey Diwan (présidente) - Kim Yutani - Rui Poças - Franz Rogowski - Meenakshi Shedde


SÉANCES SPÉCIALES - LONGS

Ama Gloria de Marie Amachoukeli (Film d'ouverture)
Vincent doit mourir de Stéphan Castang *
Le Syndrome des amours passées de Ann Sirot et Raphaël Balboni
La Fille de son père de Erwan Le Duc (Film de clôture)


SÉANCES SPÉCIALES - COURTS

Midnight Skin de Manolis Mavris
Pleure pas Gabriel de Mathilde Chavanne
Stranger de Jehnny Beth, Iris Chassaigne



ACID


Caiti Blues de Justine Harbonnier
Dreaming in Between de Ryûtarô Ninomiya
État limite de Nicolas Peduzzi
In the Rearview de Maciek Hamela
Laissez-moi de Maxime Rappaz
Linda veut du poulet ! de Chiara Malta, Sébastien Laudenbach
Machtat de Sonia Ben Slama
La Mer et ses vagues de Liana Kassir, Renaud Pachot
Nome de Sana Na N'Hada




PRIX TOUTES SÉLECTIONS CONFONDUES :

Jury Caméra d'or (meilleur premier film) : Anaïs Demoustier (présidente) - Mikael Buch - Nathalie Durand - Sophie Frilley - Nicolas Marcadé - Raphaël Personnaz

Jury Œil d'or (meilleur documentaire) : Kirsten Johnson (présidente) - Sophie Faucher - Ovidie - Pedro Pimenta - Jean-Claude Raspiengeas

Jury Queer Palm (meilleure film LGBTQIA+) : John Cameron Mitchell (président) - Isabel Sandoval - Louise Chevillotte - Zeno Graton - Cédric Succivalli